Décarbonation de l’industrie : les étapes vers la neutralité carbone

Pycasso :

un projet CCUS
pour la neutralité
carbone industrielle

Les points clés du projet Pycasso

Un projet répondant aux attentes de neutralité européennes

Le projet Pycasso (Pyrenean CO2 Abatement through Sustainable Sequestration Operation) s’inscrit dans le cadre des ambitions environnementales de l’Union européenne (Pacte Vert pour l’Europe adopté en 2020) et son objectif de devenir le premier continent neutre pour le climat. Il répond aux préconisations du GIEC (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur la thématique de la réduction des émissions de CO2 résiduel provenant des activités industrielles.

Un objectif ciblé de décarbonation

Le projet Pycasso offre une solution pour dynamiser la transition industrielle du territoire. Le traitement du CO2 résiduel est l’ultime étape de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour l’industrie. Il concerne exclusivement les rejets incompressibles produits par les process industriels, après avoir mené toutes les actions de sobriété, d’efficacité énergétique et d’intégration d’énergie renouvelable, en particulier pour certaines industries lourdes comme l’aciérie, la sidérurgie ou la cimenterie, par exemple.

Cette part de dioxyde de carbone est celle demeurant dans les fumées d’évacuation, après décarbonation de chaque phase du processus de production : modernisation des installations, utilisation d’énergies moins polluantes, renouvellement des procédés de production.

Comme valeurs comparatives :

Avec le projet Pycasso, l’équivalent des émissions GES de neuf villes comme Pau intramuros sera traité tous les ans.

Les moyens développés par le projet Pycasso

Pour décarboner l’industrie du piémont pyrénéen (Sud-Ouest de la France et Nord-Est de l’Espagne), le projet transfrontalier Pycasso propose de couvrir la totalité de la chaîne CCUS (CO2 Captation, Utilisation and Stockage).

Le programme interviendra de la capture du CO2 résiduel par des producteurs majeurs du bassin, à son stockage ou à sa valorisation, en incluant son acheminement depuis les sources émettrices vers leurs destinations finales.

Le projet Pycasso cible principalement une séquestration géologique, par le réemploi de gisements pétroliers et gaziers déplétés du territoire, offrant ainsi une alternative bien plus économique que le stockage offshore en mer du Nord actuellement majoritairement utilisé.

La naissance du projet Pycasso dans le piémont pyrénéen

Il est le fruit d’une réflexion commune, initiée par le pôle de compétitivité Avenia, réunissant plus de 200 adhérents du Sud-Ouest dans le secteur de l’énergie et de l’environnement. Lancé début 2021, Pycasso est un projet de grande ampleur regroupant une trentaine d’acteurs industriels et institutionnels.

Le choix du piémont pyrénéen n’est pas anodin et répond aux exigences induites par la séquestration sécurisée à long terme du carbone capturé. Identifié comme le site français détenant le potentiel de stockage géologique de CO2 le plus important, il pourrait offrir à l’État sa souveraineté, dans un mouvement vertueux de réhabilitation. Les gisements de la zone géographique aujourd’hui déplétés, mais massivement exploités durant les années 50 et 60 pour leurs ressources en gaz naturel (jusqu’à un épuisement presque total), représentent 70 % des capacités d’emprisonnement terrestre sûr et durable de CO2 du pays.

À l’issue des premières études menées, il est admis que le piémont pyrénéen est l’unique région en mesure de développer un programme de stockage de CO2 de grande capacité en France dès 2030.

Chronologie et concertation

Afin de suivre la feuille de route définie par l’UE et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les études de faisabilité et d’intérêt réel pour les acteurs industriels sont déjà en cours. Le projet Pycasso intègre en phase 2 l’agenda de la Stratégie nationale CCUS se déployant de 2028 à 2033.

Application du CCUS au projet Pycasso

Le projet Pycasso se concentre sur le déploiement de la chaîne CCUS dans le Grand Sud-Ouest, un levier de décarbonation indispensable à l’élimination des émissions incompressibles de dioxyde de carbone. Il vise le traitement du CO2 résiduel des grands sites industriels émetteurs du territoire, de son captage à son stockage géologique.

Tout ce qu’il faut savoir sur le CCUS :

Afin « d’identifier les acteurs de la chaîne CCS (captage et stockage du CO2) dans l’objectif d’accélérer le développement de capacités de stockage géologique de CO2 en France », le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a lancé un AMI (Appel à manifestation d’intérêt). Les acteurs du projet Pycasso y ont soumis leur demande de participation.

FAQ du projet Pycasso

Le projet Pycasso suit les phases usuelles de développement d’infrastructures de cette ampleur, à savoir :

  • Les études de faisabilité : qui consistent à évaluer la probabilité de réussite du projet.
  • Les études conceptuelles : qui concernent la conception des procédés (bilan des matières, schémas de principe, etc.), les plans de masse/schémas préliminaires de tuyauteries et d’instruments et la définition des dispositifs de contrôle et de sécurité, tels que les couloirs potentiels de passage pour une canalisation.
  • Les études FEED (Front End Engineering and Design) : qui ont pour objet de finaliser les études de procédés d’installations concernées par un projet. Elles doivent conduire à la Décision Finale d’Investissement, ou FID. Dans le cas d’une canalisation, cette étape d’ingénierie conduit à un tracé achevé.

Viennent ensuite les phases de réalisation ou de construction, puis l’étape ultime de mise en opération des installations.

Dans le cadre d’un projet de l’ampleur de Pycasso, l’ensemble de ces phases d’étude s’étalent sur plusieurs années.

Les études déjà menées confirment le potentiel de réalisation technique du projet dans son ensemble. Les émetteurs industriels disposent des technologies pour capter le CO2, la conception de réseaux de canalisations est un procédé maîtrisé et le territoire détient des gisements géologiques déplétés. D’autres examens se poursuivent, afin de déterminer la faisabilité et les conditions de sécurité à chaque étape de la chaîne CCUS.

Basés sur les émissions réelles des industries les plus importantes du piémont pyrénéen et sur la part de carbone résiduel incompressible rejetée dans les fumées, ils visent un stockage de 6 MtCO2/an dès 2035.

Les PIC (Projet d’intérêt commun) et les PIM (Projet d’intérêt mutuel) sont une liste élargie de projets (initialement liés à l’hydrogène renouvelable, les PIIEC), établie et soutenue par la Commission européenne, dans le cadre du RTE-E (Règlement européen sur les réseaux transeuropéens de l’énergie). La reconnaissance du projet Pycasso comme PIC le rend éligible au versement de subventions par l’Europe.